Cela s’est passé un 16 mai

Le 16 mai 1877. Le président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, aux aspirations monarchistes, renverse le président du Conseil, le républicain Jules Simon, à cause d’une opposition sur les questions religieuses. Le lendemain, Mac-Mahon nomme à la tête du gouvernement le duc Albert de Broglie, chef de file des conservateurs. C’est le début d’une crise qui ne sera réellement achevée qu’en 1879. Retour sur les événements.

Les élections législatives du 5 mars 1876 amènent une majorité de républicains à la Chambre. Cette majorité s’indigne de la décision de Mac-Mahon et met le gouvernement en minorité, le 16 juin 1877. Le président Mac-Mahon répond par une dissolution de la Chambre. De nouvelles élections législatives doivent donc se tenir. Une campagne électorale acharnée se tient alors dans tout le pays. Dans le camp républicain, le leader Léon Gambetta adresse au président : « Quand la France aura fait entendre sa voix, il faudra se soumettre ou se démettre ».

Dessin de Jean Robert, 1877
Dessin de Jean Robert, 1877

Les élections législatives du 28 octobre 1877 renforcent encore un peu plus le poids des républicains à la Chambre. Le 20 novembre 1877, Albert de Broglie est contraint à la démission, et le président Mac-Mahon, pris à son propre piège, le remplace par un républicain modéré, Jules Dufaure. Mac-Mahon reconnaît la prééminence du Parlement. La crise n’est pleinement achevée qu’en 1879, lorsque le sénat devient majoritairement républicain, et que le président de la République Mac-Mahon démissionne, remplacé par le républicain Jules Grévy.

Après cette crise dite du « 16 mai », plus aucun président de la IIIe République n’osera faire usage de la dissolution parlementaire. Une seule dissolution parlementaire vu opérée sous la IVe République, en 1955. En revanche, la dissolution parlementaire est une pratique plus « courante » sous la Ve République :

  • Le 10 octobre 1962 (Charles de Gaulle)
  • Le 30 mai 1968 (Charles de Gaulle)
  • Le 22 mai 1981 (François Mitterrand)
  • Le 14 mai 1988 (François Mitterrand)
  • Le 21 avril 1997 (Jacques Chirac)

Avec l’instauration du quinquennat présidentiel en 2000, les élections présidentielles et législatives sont quasi-simultanées et rendent donc très peu probable le recours à une dissolution de l’Assemblée nationale.

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