Cela s’est passé un 11 mars

Le 11 mars 1793. Le massacre de Machecoul inaugure les guerres de Vendée.

Deux mesures révolutionnaires sont à l’origine de vives tensions en province. La première, décidée le 12 juillet 1790, est la Constitution civile du clergé dont les membres deviennent des fonctionnaires élus qui ont l’obligation de prêter serment de fidélité à la nation et à la loi. Le pape Pie VI condamne cette réforme, les évêques refusent le serment, le clergé se divise en prêtres jureurs (qui l’acceptent) et prêtres réfractaires qui sont persécutés. Les régions très catholiques comme la Bretagne rejoignent la contre-révolution.

La seconde mesure est la levée en masse décrétée le 24 février 1793. Elle provoque les révolte des paysans qui ne veulent pas quitter leur travail, notamment en Alsace, en Bretagne et dans le Massif central. Elles sont rapidement matées, sauf en Vendée, région qui se soulève le 3 mars 1793. La Convention traite les révoltés de rebelles et décide de mener une politique de terreur avec exécutions et destructions systématiques.

Dans le bocage du Bas-Poitou, les paysans pratiques leur religion avec pitié. les pratiques religieuses en Vendée étaient vivifiées alors qu’elles régressaient dans le reste de la France.  Le 10 mars 1793, ces paysans, échaudés par l’exécution de Louis XVI (21 janvier 1793) et les mesures antireligieuses des révolutionnaires parisien.ne.s; assaillent les autorités municipales.

Massacre_de_Machecoul

Le lendemain, 11 mars 1793, la population se rassemble et décide de marcher sur Machecoul, principale bourgade de l’endroit, où se tiennent la garde nationale et la commission de recrutement. A l’entrée du bourg, la foule armée de fourches fait face aux gendarmes et aux gardes nationaux. Ceux-ci, bien qu’au nombre de plusieurs centaines, prennent peur et refluent dans les rues. La foule les poursuit. Plusieurs gardes nationaux sont massacrés ainsi que quelques bourgeois, connus pour leurs sympathies républicaines. C’est le début des guerres de Vendée.

Les troupes républicains, un temps mis en difficulté, reprennent le dessus à l’automne 1793. Le victoire ne suffit pas à la Convention qui décide l’extermination des Vendéen.ne.s. La sauvagerie de cette répression provoque un mouvement de guérilla, la chouannerie, qui se répand dans tout l’Ouest. Au total, les massacres commis par les troupes révolutionnaires en Vendée ont fait 200000 mort.e.s.

 

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